Somme de deux variables aléatoires
Définition
Il arrive que, on ne puisse pas modéliser une situation donnée à
l’aide d’une seule variable aléatoire simple
. C’est pourquoi il
est parfois utile d’en additionner plusieurs ou bien d’en multiplier par
un réel.
Définition
Soient et deux variables aléatoires définies sur un univers et soit un réel. On définit :
la variable aléatoire somme de et définie pour tout par .
la variable aléatoire produit de et définie pour tout par .
Exemple
Encore une fois, il s’agit d’une définition un peu compliquée. Illustrons ceci par un exemple.
On lance deux dés différents, équilibrés, et numérotés de à . On note par la variable aléatoire donnant le résultat sur lequel tombe le premier dé, et par la variable aléatoire donnant le résultat sur lequel tombe le second dé.
Dans cette situation, la variable aléatoire somme donne la somme obtenue en additionnant le nombre sur lequel le premier dé est tombé avec celui sur lequel le deuxième dé est tombé.
Espérance, variance et écart-type
Une somme de variable aléatoire reste une variable aléatoire. Donc il est tout à fait possible de calculer l’espérance, la variance, l’écart-type, ... d’une somme de variables aléatoires.
Voyons dans un premier temps une propriété de l’espérance permettant de calculer plus facilement l’espérance d’une combinaison linéaire de variables aléatoires.
Linéarité de l’espérance
Soient et deux variables aléatoires définies sur un univers et soit un réel. Alors :
.
.
Applications
Appliquons la première formule à l’exemple de la partie précédente.
On a .
Donc .
L’interprétation de ces calculs est, qu’en moyenne, sur un grand nombre de lancers, la somme obtenue lorsque l’on additionne le résultat des deux dés vaut .
Voyons désormais des formules permettant de calculer la variance et l’écart-type d’une combinaison linéaire de variables aléatoires.
Variance et écart-type
Soient et deux variables aléatoires définies sur un univers et soit un réel. Alors :
si et sont indépendantes (c’est-à-dire si le résultat de l’une n’a pas d’incidence sur le résultat de l’autre).
.
.
Somme de plusieurs variables aléatoires
Définition et propriétés
Nous allons tenter de généraliser un petit peu le concept vu dans la section précédente. En effet, au lieu d’étudier la somme de deux variables aléatoires, on va étudier la somme de variables aléatoires.
En classe de Terminale, on se limite au cas où ces variables aléatoires suivent une même loi.
Échantillon aléatoire
Un -uplet de variables aléatoires qui sont toutes indépendantes et qui suivent une même loi de probabilité est appelé échantillon aléatoire de taille associé à cette loi.
Espérance de variables aléatoires de même loi
Soit un échantillon aléatoire de taille . On pose et . Alors :
et .
et .
Note
Petite note sur le nom des variables aléatoires précédentes :
est la somme des variables aléatoires.
est la moyenne empirique des variables aléatoires.
Somme / décompositions de certaines variables aléatoires
Nous allons maintenant énoncer une propriété utile qui permet de trouver la loi suivie par une somme de variables aléatoires indépendantes suivant une loi de Bernoulli.
Somme de variables aléatoires indépendantes suivant une même loi de Bernoulli
Soit un échantillon aléatoire de taille associé à une loi de Bernoulli de paramètre .
Alors suit une loi binomiale .
Exemple
On lance en même temps deux pièces équilibrées en l’air. On suppose qu’un succès est représenté par Pile.
On modélise le résultat de la première par une variable aléatoire qui suit une loi de Bernoulli . De même, on modélise le résultat de la seconde par une variable aléatoire suivant la même loi que .
Alors (qui modélise le nombre de Pile obtenus au total par les deux pièces) suit une loi binomiale .
Enfin, signalons qu’il existe une réciproque de la première propriété
qui permet de transformer
une variable aléatoire suivant une loi
binomiale en somme de variables aléatoires suivant une loi de
Bernoulli.
Décomposition d’une variable aléatoire suivant une loi binomiale
Soit une variable aléatoire suivant une loi binomiale .
Alors il existe variables aléatoires indépendantes , , ... , suivant toutes une loi de Bernoulli , et telles que .
Exemple
Soit suivant une loi binomiale . Alors par la propriété précédente, il existe , et , indépendantes et suivant une loi telles que .
Concentration et loi des grands nombres
Inégalité de Bienaymé-Tchebychev
Inégalité de Bienaymé-Tchebychev
Soit une variable aléatoire d’espérance et de variance . Alors pour tout réel strictement positif , .
Autre formulation
Une autre formulation de cette inégalité est la suivante : .
Cette inégalité est un peu abstraite, donnons tout de suite un exemple.
Exemple
Le poids moyen d’un bébé en kilogrammes à la naissance peut être modélisé par une variable aléatoire d’espérance et de variance .
Un bébé est considéré de poids normal
si son poids est compris
entre et kilogrammes.
Nous allons calculer une majoration pour la probabilité qu’un bébé ne
soit pas de poids normal à la naissance (c’est-à-dire, si ou encore si ).
On a par l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev.
La probabilité qu’un bébé ne soit pas de poids normal à la naissance ne dépasse pas .
C’est majoration n’est pas très satisfaisante, mais elle vient principalement du fait que la variance est trop élevée.
Inégalité de concentration
Inégalité de concentration
Soit un échantillon aléatoire de taille associé à une loi d’espérance et de variance . On pose , la moyenne empirique de cet échantillon.
Alors pour tout réel strictement positif , .
Loi des grands nombres
Loi faible des grands nombres
Soit un échantillon aléatoire de taille associé à une loi d’espérance et de variance . On pose , la moyenne empirique de cet échantillon.
Alors pour tout réel strictement positif , .
Ce théorème signifie que la moyenne de l’échantillon se rapproche des moyennes des variables aléatoires quand la taille de l’échantillon augmente.
Prenons l’exemple d’une maternité au 1 janvier et supposons que le premier-né soit un garçon. Il est tout à fait possible que le deuxième bébé soit également un garçon, alors que, statistiquement, on aurait pu s’attendre à une fille.
Mais l’année peut très bien commencer par une dizaine de naissances de garçons à la suite !
Cependant, si on fait un nouveau point au décembre, on va se rendre compte, qu’effectivement, il y a eu environ 50 % de naissances de garçons et 50 % de naissances de filles. Il s’agit là d’un cas d’application de la loi des grands nombres.
Skyost Modérateur
Merci beaucoup, je viens de corriger cette erreur ! 😉
09/10/2020 17:46:54